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Retraites : attention danger !

syndicom sceptique

 

Les entreprises de médias suisses doivent s’adapter au transfert progressif de la publicité vers des plateformes électroniques mondiales. C’est compréhensible et même urgent. Reste à savoir si la joint-venture prévue (voir ci-dessous) permettra de stopper la sortie de fonds publicitaires vers des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Par ailleurs, d’autres petites entreprises de médias suisses écrits et en ligne risquent d’avoir encore plus de problèmes à générer des fonds publicitaires pour le financement de leurs prestations publicitaires. La diversité des médias se retrouve ainsi davantage mise sous pression, d’autant que les parts du gâteau publicitaire ne vont guère augmenter.

Précisément chez les partenaires de ce regroupement, les fonds publicitaires ne doivent pas être une fin en soi, mais ils doivent être investis pour renforcer la qualité du journalisme, promouvoir la diversité et la qualité des médias et garantir de bonnes conditions de travail dans tous les médias. Les entreprises qui participent au nouveau joint-venture doivent garantir l’investissement des recettes publicitaires dans des prestations journalistiques et leur utilisation pour financer des emplois avec de bonnes conditions de travail dans les rédactions. (syndicom)

Révolution dans la publicité numérique ?

La SSR, l’opérateur Swisscom et l’éditeur alémanique Ringier s’unissent. En 2016, ils vont créer une société anonyme afin de commercialiser leur publicité en Suisse sur pratiquement l’ensemble de leurs supports. Pour contrer l’offre publicitaire numérique globalisée (Google, Facebook…) disent-ils. Cette plate-forme commune occupera sous un même toit 285 personnes. Si cette régie publicitaire ne sera pas un club fermé, Tamedia ne poussera pas la porte de la structure pour autant. L’union SSR-Swisscom-Ringier doit passer sous les fourches caudines de la Commission de la concurrence et être examinée par l’Office fédéral de la communication (Ofcom). Certains observateurs parlent déjà de révolution sur le marché de la publicité en Suisse. La bataille pour le gâteau publicitaire (4,9 milliards de francs en 2014) est lancée. (YS)

Le projet Prévoyance vieillesse 2020 constitue une réforme « équilibrée » aux yeux de la majorité des élus de la commission des affaires sociales et de la santé du Conseil des États qui, de compromis en compromissions, l’a majoritairement acceptée [le 17 août]. En réalité, deux points demeurent éminemment problématiques.

Le premier, et non des moindres, est la réduction du taux de conversion du 2e pilier de 6,8 % à 6 %. Ce qui signifierait une importante baisse des rentes. Les syndicats, qui ont fait aboutir l’initiative AVS+, et plus généralement la gauche, avaleront-ils cette couleuvre en échange d’une augmentation de 70 fr. par mois de la rente AVS, payée paritairement par les employés et les employeurs, sous prétexte qu’Alain Berset est socialiste ?

Une chose est sûre, s’ils doivent voter, les citoyens n’oublieront pas de sortir leur calculette. Il n’est qu’à se rappeler le score cinglant obtenu contre la 11e révision de l’AVS qui prévoyait, déjà, l’accroissement de l’âge de la retraite des femmes (refusée par plus de 68 % des Suisses en mai 2004, en même temps que l’augmentation de la TVA au profit de l’AVS et de l’AI). Plus récemment, en mars 2010, la révision de la loi sur la LPP visant à abaisser le taux de conversion du 2e pilier de 6,8 % à (seulement) 6,4 % était balayée par près de 73 % des votants.

Si les élus du Conseil des États ont eu la lucidité de revenir sur la suppression inique des rentes de veuves pour les femmes sans enfant à charge, ils ont maintenu une hausse de la TVA, mais surtout, l’augmentation inconditionnelle de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Une mesure qui, à elle seule, rapporterait 1,22 milliard de francs. Proposition pour laquelle ni le conseiller fédéral ni ses soutiens socialistes n’ont articulé de contrepartie. Faut-il rappeler ici que les femmes seront les premières à revendiquer cette mesure lorsque l’égalité entre les sexes sera devenue réalité ? Pour l’heure, elles se contentent de rentes infiniment plus basses que leurs homologues masculins et notoirement insuffisantes pour vivre, résultat d’une chaîne de discriminations subies durant la vie professionnelle (temps partiel, interruption de carrière, etc.). (…)

Dans ces conditions, augmenter l’âge de la retraite des femmes signifie creuser encore davantage les inégalités existantes au lieu de tenter de les combler. Parce que notre pays n’a jamais été aussi opulent, il est aujourd’hui en mesure d’offrir à chacun une rente lui permettant de vivre dignement jusqu’à la fin de ses jours. Le problème de l’AVS, ce n’est pas seulement celui du vieillissement de la population. C’est avant tout celui d’un meilleur partage des richesses.

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