Salvan: Malgré 1140 signatures, la Poste veut fermer l’office
L’office de poste de Salvan, a fermé ses portes le samedi 7 septembre et a été remplacé depuis le lundi 9 septembre par une agence postale implantée dans le kiosque « Au quotidien », situé au milieu du village. Les citoyens du village n’en avaient été informés qu’à la dernière minute. Un groupe de citoyens hostiles à ce transfert et soutenu par syndicom avait décidé de réagir en lançant une pétition qui, en l’espace de deux à trois semaines, avait réuni pas moins de 1140 paraphes.
fait accompli
Lors de la remise de la pétition le 28 août, aucun représentant du géant jaune n’était présent sur place, laissant à penser qu’il fait peu de cas de la population. Ce qui a fait bondir Litto Monaco, porte-parole du comité d’initiative, qui a déclaré au Nouvelliste (28.8) : « Nous avons le sentiment d’avoir été mis devant le fait accompli et ne comprenons pas pourquoi les autorités cautionnent ce genre de démarches. Nous sommes ici pour montrer notre désaccord. (…) Les discussions entre la Poste et la Commune ont commencé en janvier et on nous en a avisés en juillet seulement. La Poste a exigé que la Commune garde le secret, ce n’est pas normal. »
La Poste persiste
Le 28 août, au soir, les pétitionnaires, les représentants de la Poste et une délégation de la Municipalité ont eu une entrevue. La Poste campe sur ses positions et a fait savoir par mail le lendemain que, au nom d’une « baisse constante des transactions aux guichets, elle a estimé que cette forme de présence était la plus adaptée pour la population, car elle offre notamment des heures d’ouverture élargies, en particulier le samedi et le dimanche ». Pour elle, ses interlocutrices demeurent les autorités municipales. Pour Elisabeth Di Blasi-Coucet, secrétaire régionale de syndicom en Valais, la Poste ne peut faire fi de 1140 signatures et les pétitionnaires sont légitimement représentatifs. Par ailleurs, la restriction des heures d’ouverture est une stratégie devenue classique mise en place par la Poste pour étrangler les petits bureaux. En outre, le déficit du réseau postal a été nettement revu à la baisse dans les comptes de la Poste (voir p. 5) et les fermetures à tout prix ne se justifient pas.
la PostCom tranchera
Même si la Commune et la Poste se satisfont d’une agence postale, une partie des prestations postales ne pourront plus être obtenues sans se déplacer plus de vingt minutes en transports publics. Elisabeth Di Blasi fait remarquer qu’avec la fermeture du bureau de Salvan, il n’y a plus qu’un office de poste dans la vallée du Trient : celui de Vernayaz. Tant Vernayaz que Martigny sont au-delà des vingt minutes de déplacement, que la Poste est tenue de respecter pour la desserte de la population. « Les initiants n’entendent pas baisser les bras. Nous allons intervenir auprès de la PostCom, instance indépendante chargée de veiller à l’efficacité des prestations de service public du marché postal suisse. » Le combat continue. (YS)