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Sans écho, la culture se tait

Dans le cadre des « actions du 13 », confrontant chaque 13 du mois les éditeurs aux conséquences du vide conventionnel dans la presse en Suisse alémanique et au Tessin, syndicom et impressum ont lancé un manifeste avec Suisseculture au Festival du film de Locarno et invité au débat sur la «Lutte contre l’anorexie dans le journalisme culturel ».

 

L’œuvre d’art naît dans le calme et ne devient culture qu’à partir du moment où le public peut la découvrir et s’y intéresser. D’où le rôle joué – notamment – par les médias. Les journalistes culturels effectuent un travail de transmission, toujours moins bien rémunéré. Non seulement les honoraires de la plupart des free-lance sont revus à la baisse depuis des années, mais la place qui leur est accordée se réduit elle aussi : les émissions culturelles sont diffusées de nuit, voire supprimées du programme ; les critiques de film se résument à des recommandations assorties d’étoiles; celles de théâtre se réduisent à une brève interview avec un premier rôle séduisant et pour les concerts, une présentation reprise du dossier de presse de l’organisateur fait l’affaire – faute de temps. Les sujets complexes font place aux histoires people et autres scandales, et les anciennes rubriques culturelles s’appellent désormais « Vie et société ».

L’action du «13½! »

En référence au célèbre film de Fellini 8½, et aussi parce que le débat public prévu dans le cadre du Festival du film de Locarno n’a pas pu avoir lieu le 13 août, mais seulement le 14, syndicom et impressum ont invité au débat public dans le cadre d’une action intitulée « 13½ ! », avec le soutien de Suisse­culture (organisation faîtière des acteurs culturels). La discussion a porté sur les dépendances fatales entre les médias et la culture. Le débat, animé par le journaliste culturel Jean Perret, a réuni la présidente de Suisseculture, Johanna Lier, l’artiste Alex Meszmer de Visarte, Nina Scheu de syndicom et Michele Andreoli d’Impressum, qui ont cherché à proposer des solutions contre les dysfonctionnements. Car la crise des médias a aussi des conséquences catastrophiques pour les acteurs culturels. Alex Meszmer a révélé que les directives de subventionnement de nombreux organismes de promotion exigent que des critiques et des articles de presse leur soient présentés avant qu’ils ne décident de soutenir ou non une nouvelle production. Michele Andreoli s’est référé à l’étude de l’association des journalistes tessinois (voir notre compte rendu dans la dernière édition) qui étaye la discussion sur la politique médiatique des dernières années par des données chiffrées.

 

Nina Scheu

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