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Saucisses à rôtir légales contre horaires de travail acceptables

Commentaire

« Légaliser les saucisses à rôtir ! » clament les bourgeois. « Non à la journée de travail de 24 heures ! » répliquent les adversaires. C’est autour de ces deux slogans que s’articule le débat de la campagne de votation sur la révision de la loi sur le travail. Une large alliance regroupant des personnalités du monde de la santé, des syndicats, des Eglises et des différents partis dénonce l’atteinte à la protection des travailleurs. Les partisans de l’extension des horaires d’ouverture défendent bec et ongles leur bout de gras (de saucisse). Ils n’ont pas tort, mais pas pour les raisons qu’ils avancent. Car même si le Conseil fédéral minimise l’impact de la révision en évoquant une « extension modérée du travail de nuit », l’essentiel réside ailleurs : non pas dans la situation des stations-service ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais dans celle du commerce de détail.

La votation sur les stations-service s’inscrit dans un processus de dérégulation toujours plus forte. Si l’interdiction du travail de nuit et du dimanche est assouplie pour ces commerces, la digue risque bien de sauter. Les Vert’libéraux exigent ainsi que tous les commerces d’une surface de 120 m2 au plus puissent eux aussi adopter l’horaire non-stop. Sous couvert de promotion du tourisme, le Conseil fédéral et le Parlement cherchent à introduire l’ouverture dominicale à une large échelle. Ils entendent ainsi contraindre les cantons réfractaires à prolonger les horaires minimaux d’ouverture. La menace de la journée de travail de vingt-quatre heures dans le commerce de détail se profile à l’horizon.

Mais cette tactique du salami ne fait plus forcément recette auprès d’un grand nombre de consommateurs, comme le montrent les premiers résultats de sondage. Selon celui de l’institut GfS, une majorité des personnes interrogées rejette cette modification de la loi. Les opposants n’ont certes qu’une petite longueur d’avance (1 %), mais l’expérience a montré par le passé que les votations qui n’obtiennent pas une majorité dans les sondages à ce stade ont peu de chances de passer la rampe. Dans les cantons, le peuple a également refusé, à plusieurs reprises, de telles tentatives
de dérégulation. Saisissons cette chance pour arrêter les chantres de la dérégulation : votons non le 22 septembre !

Danièle Lenzin, coprésidente de syndicom

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