TAFTA, patatras !
Le projet de traité de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis (aussi nommé TAFTA ou TTIP) semble avoir pris un coup dans l’aile ! Début septembre, Paris, par son ministre du Commerce extérieur Mathias Fekl, a demandé l’arrêt des négociations. Il faut savoir que le traité ne pourrait entrer en vigueur que si tous les membres le ratifient. A priori, Angela Merkel croit encore à l’aboutissement des tractations. Elle vient de déclarer « qu’un tel accord offre des chances de création d’emplois pour nous et nous avons besoin d’emplois de façon urgente en Europe ». L’attitude de Mme Merkel n’est pas surprenante, mais égoïste pour le moins ! L’Allemagne a une économie puissante et très concurrentielle, sans point faible important. Elle ne voit donc que son intérêt et oublie tous les inconvénients et travers de ce projet destructeur d’équilibres ! L’opinion publique allemande est pourtant très remontée contre ce partenariat qui est perçu comme un cheval de Troie pour la puissance hégémonique américaine.
Rppelons que le traité aurait pour conséquences l’extension de la libre circulation des biens et des services, l’adoption par l’Europe des principales règles commerciales américaines (OGM, viande aux hormones, antibiotiques pratiquement libres, privatisation des services publics, etc.). L’adoption de ce traité permettrait aux Américains d’envahir tous nos marchés et de détruire à n’en pas douter des pans entiers de l’économie européenne déjà en difficulté (agroalimentaire et bien d’autres). Le combat n’est malheureusement pas terminé et il s’agira d’être attentif ces prochains mois. Pour ma part, les grands marchés qui sous-tendent la mondialisation ne doivent pas être idéalisés, et donc refusés, s’ils conduisent à l’appauvrissement des plus faibles et à un modèle de société déstabilisé et destructeur de souveraineté.