Les chiffres publiés par Tamedia pour l’exercice 2016 atteignent à nouveaux des sommets qu’aucune autre entreprise suisse de médias ne réalise. Compte tenu du résultat de 122 millions et d’une marge de bénéfice de 20 % (EBIT­DA) resp. 11,3 % (EBIT), syndicom exige un moratoire sur d’autres mesures d’économie. Corrigé des facteurs extraordinaires, le résultat du groupe reste comparable à celui de l’année précédente. A côté du domaine Digital qui poursuit sa croissance, les domaines Print sont eux aussi très rentables malgré la baisse des recettes publicitaires. La différence c’est la marge (EBITDA) entre 14 et 19 % pour ces derniers, mais qui monte à plus de 60 % pour les sites en ligne – auto, boulot et dodo ! On comprend mieux que Tamedia devienne un groupe de pub et annonce, par la bouche du CEO Christoph Tonini, vouloir encore supprimer des titres dans les cinq prochaines années.

Ces dix dernières années, les employé·e·s de Tamedia ont contribué à un bénéfice cumulé de presque 1,5 milliard. Plus de 400 millions ont été empochés par les actionnaires et près de 100 millions ont été ponctionnés par le conseil d’administration et la direction du groupe.

La formule est simple : la restructuration permanente sur le dos des travailleurs. Cette année, la qualité et la pluralité des médias ont été mises à mal fin novembre avec les restructurations drastiques à 24 heures et à la Tribune de Genève qui ont conduit à 14 licenciements et à la suppression de 31 postes. Quitte à démolir un outil de profit encore rentable, et surtout nécessaire au débat démocratique.

Il est aussi scandaleux que Tamedia compte économiser 5 % de coûts sur le travail de nuit des imprimeurs via une hausse du temps de travail et la suppression des indemnités de repas, alors que le conseil d’administration et la direction du groupe ont encaissé en 2016 à nouveau 11,4 millions.

syndicom exige que tous les employé·e·s de Tamedia bénéficient de bonnes conditions de travail garanties par des CCT – ils l’ont mérité ! (YS)