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Tamedia: nouvelles suppressions de postes dans la région de Zurich

Mauvaises nouvelles de Tamedia, la plus grande entreprise de médias imprimés de Suisse: les éditions régionales zurichoises sont finalement supprimées avec pour conséquence le licenciement de dix collaborateurs. Stephanie Vonarburg *

Le groupe a annoncé le 9 mai qu’il y aurait à nouveau une « concurrence journalistique totale » entre le Tages-Anzeiger et les journaux régionaux zurichois et que cela représente «deux offres indépendantes de journaux dans la région de Zurich». Mais ce message n’est positif qu’en apparence. Car il en va en premier lieu de nouvelles suppressions de postes et de licenciements: six employé-e-s (cinq dans le secteur des «services», probablement le pré-presse, un/une employé-e à la rédaction) du Zürcher Unterländer (ZU) et de la Zürichsee-Zeitung (ZSZ), ainsi que quatre rédactrices et rédacteurs de la rédaction régionale du Tages-Anzeiger seront licenciés en mai. Cela alors que le groupe construit à la Werdstrasse un bâtiment luxueux d’un million de francs et affiche une santé resplendissante avec un bénéfice de 179 millions de francs réalisé durant «l’année de crise» 2011.

Concurrence acharnée
Rappelons que pour élargir le territoire du groupe, le Tages-Anzeiger avait introduit en 2006 six éditions régionales dans le canton de Zurich. C’était déclarer la guerre aux quotidiens locaux que sont la Zürichsee-Zeitung, le Zürcher Unterländer et le Zürcher Oberländer déjà aux prises avec une concurrence journalistique rude. Du point de vue de Tamedia, c’est une réussite: après le rachat par Tamedia en 2010 des journaux concurrents ZSZ et ZU, les éditions régionales du Tagi ont été progressivement réduites. Des dizaines de journalistes ont reçu leur congé. Les éditions régionales ont tout simplement été supprimées, entraînant des suppressions de postes. Sur les six licenciements prononcés dans les journaux régionaux, quatre concerneront probablement le Tages-Anzeiger. La ZSZ et le ZU doivent rester rentables – avec une réduction considérable de l’effectif du personnel. Quand Tamedia met en concurrence ses propres titres pour ne garder que les plus rentables, il y a de quoi s’inquiéter, même en Suisse romande. L’obsession managériale pour arriver à dégager du 15% de rentabilité pour les actionnaires – le fameux et très discutable dogme de la valeur actionnariale ou shareholder value – pourrait alors aussi y faire des victimes.

Une plus grande concurrence grâce à moins de journalisme?
Dans un proche avenir, Tamedia  répartira le marché des journaux dans le canton de Zurich entre différents produits qui lui sont propres – car tout le territoire appartient à Tamedia qui est devenu, au cours de ces dix dernières années, la plus grande entreprise de médias imprimés de Suisse. La logique concurrentielle ne peut se développer que s’il y a suffisamment de ressources pour garantir l’indépendance. S’ils ne disposent pas de suffisamment de personnel dans la rédaction, dans la production et le service à la clientèle, les journaux régionaux ont peu de chances de survivre sur le marché hautement concurrentiel des médias. Une atteinte potentielle à la diversité de la presse ?

«Prestations de soutien» en lieu et place d’un plan social?

Selon le communiqué, les personnes concernées doivent bénéficier de «prestations de soutien». Ces prestations sont bien en-deçà du plan social négocié en 2009 par la commission du personnel et les syndicats. Mais le personnel de la ZSZ, du ZU et du Tages-Anzeiger ne veut pas se faire berner. Aussi a-t-il décidé de s’engager pour un meilleur plan social lors des assemblées de rédaction des 10 et  11 mai; syndicom et l’association professionnelle impressum y ont également été invités. Dans une pétition adressée à la direction de l’entreprise, les rédactions concernées exigent un plan social décent. Il doit être négocié entre les partenaires sociaux et ne pas être moins bon que celui négocié en 2009. La pétition avec … signatures a été déposée le … .. Nous continuons de nous engager.


Stephanie Vonarburg est secrétaire centrale branche presse

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