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Tamedia Suisse Romande: De véritables négociations exigées

Tamedia doit accepter de véritables négociations pour diminiuer les licenciements! Dans leur communiqué du 5 octobre, les rédactions de 24heures et de la Tribune de Genève ne relâchent pas la pression. syndicom, syndicat des médias et de la communication, félicite les collègues pour leur détérmination et les assure du soutien syndical.

  • Communiqué des rédactions de 24heures et Tribune de Genève, le 5 octobre 2016 (PDF)

Les négociations vont enfin pouvoir débuter avec Tamedia Publications Romandes


Les discussions de mardi entre les représentants des rédactions de 24heures et de La Tribune de Genève et la Direction générale (DG) de Tamedia Publications Romandes (TPR) ont débouché sur un protocole de négociations. La DG refuse par contre la médiation politique des conseillers d'Etat Philippe Leuba et Pierre Maudet. Portées par un large soutien, les rédactions ne relâchent pas la pression.


Après quatre séances de négociation difficiles et stériles,  la Société des collaborateurs de 24heures (SDC) et la Société des rédacteurs et du personnel de la Tribune de Genève (SDRP) notent une avancée quant aux négociations liées à la suppression de 31 postes à 24heures et La Tribune de Genève (19 postes dont 16 licenciements au sein de la rédaction de 24heures, et de 12 postes dont 8 licenciements à La Tribune de Genève).

 

Le quatrième round de discussion qui s'est déroulé mardi matin 4 septembre entre des représentants des rédactions et la DG de TPR a débouché sur un protocole de pourparlers qui définit le cadre des négociations à venir. Ce document s'appuie sur le Code des obligations et sur la Convention collective de travail.

 

En dépit du refus de la DG d'entrer en matière sur la notion de licenciement collectif,  la SDC et la SDRP appellent désormais Tamedia à respecter son engagement à discuter sur le fond, soit l'ampleur des économies demandées aux deux titres et à préciser sa stratégie à long terme. Ce protocole nous permet de sortir enfin d'un cadre flou, basé sur une prétendue bonne foi, qui nous était imposé par la DG. Les sociétés des collaborateurs entendent rester extrêmement fermes dans leur volonté de défendre chaque poste de collaborateur.


Les négociateurs des titres de TPR, en partenariat avec l'association des journalistes Impressum, ont pu imposer les éléments de la CCT et du code des obligations qu'ils jugeaient indispensables pour mener les pourparlers sereinement, notamment un droit d'obtenir des informations chiffrées sur l'entreprise. Les pourparlers reprennent ce jeudi et dureront au minimum jusqu'au 14 octobre.


En revanche, la DG de TPR a refusé catégoriquement la proposition des sociétés des collaborateurs d'un arbitrage par les conseillers d'Etat Philippe Leuba et Pierre Maudet, en leur qualité de ministres vaudois et genevois de l'Economie. Ceux-ci s'étaient pourtant  mis à disposition pour une telle médiation. Nous ne pouvons que déplorer cette position rigide qui consiste à disqualifier des ministres en fonction, habitués à intervenir dans des situations similaires.


Dans l'attente de la reprise des pourparlers avec la DG, les sociétés des collaborateurs rappellent que Tamedia est un groupe sain, qui a engrangé 334 millions de bénéfices en 2015 et dont la marge de rentabilité est énorme: 20%! Les deux sociétés du personnel persistent à considérer que les suppressions de postes et licenciements économiques prévus ne se justifient pas.


Nous constatons par ailleurs que TPR se refuse à tout investissement dans la presse régionale romande alors que, selon nos informations, certains journaux alémaniques en mauvaise posture bénéficient d'un soutien financier, notamment dans la transition vers le digital. Dans ces conditions, un soupçon existe que Tamedia mène une stratégie de discrimination envers ses titres romands. Faute d’avoir été transparente sur les chiffres, ce soupçon subsiste et les rédactions attendent des informations précises sur cette question de la part de l’éditeur.


Cette absence d’investissements ajoutée aux économies demandées engendre la réduction de l'offre, la désertion des lecteurs et la désertion de la publicité. C’est pourquoi nous tenons Tamedia pour largement responsable du déclin accéléré de ses titres régionaux. En leur retirant les annonces classées, source de revenus “historique”, l'entreprise prive de leur principale recette des journaux auxquels elle reproche une trop faible rentabilité. Cherchez l'erreur!


En attendant que les discussions sur le fond débutent réellement, les sociétés des collaborateurs ne relâchent pas la pression. La vague de soutien autour de notre combat grandit chaque jour un peu plus. A ce jour, la pétition en ligne "Non au sabordage de la presse régionale" réunit plus de 3000 signatures. S'y ajoutent 3000 like enregistrés sur nos pages Facebook "Je soutiens 24heures" et "Je soutiens la Tribune de Genève". Septante-deux nouvelles personnalités ont en outre rallié les 200 premiers signataires de l'Appel à Tamedia, envoyé à la direction zurichoise le mardi 27 septembre. Ces marques de solidarité quotidiennes émanent autant des milieux culturel, économique, sportif, politique et associatif des deux cantons que du grand public.


Par ailleurs, un large front politique s'est constitué. Après l'intervention publique à Berne de la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary et les courriers envoyés par les Conseils d'Etat de Vaud et Genève à la direction Tamedia à Zurich, neuf villes vaudoises (Lausanne, Ecublens, Montreux, Nyon, Renens, Yverdon, Morges, Prilly et Vevey) ont  emboîté le pas à la ville de Genève. Elles ont enjoint Tamedia à surseoir aux mesures d'économie proposées. En date du 3 octobre, la totalité de la députation vaudoise aux Chambres fédérales s'est dite particulièrement préoccupée "par l'impact de cette restructuration sur deux titres emblématiques de notre paysage médiatique".


Ces soutiens politiques s'ajoutent à l'intervention très remarquée du procureur général du canton de Vaud Eric Cottier dans un courrier adressé à la DG. Face au plan de restructuration, le magistrat s'inquiète d'un "inévitable appauvrissement de l'information donnée aux citoyens". Le milieu sportif n'est pas en reste. A la banderole affichée dimanche lors du match Lausanne-Lugano par le "Club des 30" - Carton rouge à Tamedia pour avoir taclé 24heures - est venue s'ajouter hier soir la prise de position des dirigeants du Lausanne Hockey Club. Ils considèrent les coupes budgétaires annoncées comme "une atteinte à la qualité de l'information, au travail de terrain et à une information de proximité".

Cet élan prouve l’attachement du public aux deux titres. Tamedia doit l’entendre comme un appel à respecter ses responsabilités d’éditeur vis-à-vis de ses deux titres.

La Société des rédacteurs et du personnel de la Tribune de Genève
La Société des collaborateurs de 24heures

La vitrine de notre combat:
facebook.com/jesoutiens24heures
facebook.com/JesoutienslaTribunedeGeneve
      
Signez la pétition en ligne!



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