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Tous moyens ?

Le 25 juillet 2017 marquera l’anniversaire de la première édition du premier livre du Capital , de Karl Marx. Après 150 ans, l’approche révolutionnaire de l’économie inscrite dans cet ouvrage demeure un éclairage tel pour la compréhension des ressorts de la société que l’œuvre est régulièrement dénigrée. Pour jeter le discrédit sur ses constats concernant le développement du capitalisme et sur ses solutions pour en sortir, le riche Occident a même inventé la « classe moyenne », un concept un peu chewing-gum qui ratisse tellement large que les deux tiers de la population en feraient partie.


Seulement voilà, cette baudruche sociologique s’est dégonflée sous les coups des crises à répétition. Désormais, bon nombre de citoyens des pays riches ont perdu leurs illusions, qui avec leurs maisons lors de la crise des subprimes aux Etats-Unis, qui avec leurs emplois lors des grandes restructurations des secteurs miniers ou sidérurgiques, qui avec leur santé dans des systèmes de soins à deux vitesses, qui avec l’éducation de leurs enfants démontrant l’arrêt de l’« ascenseur social ».

L’antagonisme de classe demeure. Paru en français en 2013, Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty propose un nouvel éclairage lumineux sur l’accroissement des inégalités sociales et économiques en compilant de très nombreuses données. Il remet les pendules à l’heure en démontrant scientifiquement l’augmentation sans fin des revenus des plus riches et la concentration sans précédent des fortunes. A titre d’exemple, les deux Canadiens les plus riches possèdent autant de patrimoine que leurs 11 millions de concitoyens du bas de l’échelle.

Au point qu’une « bourgeoisie patrimoniale » émerge, aux côtés des traditionnelles bourgeoisies marchandes, industrielles ou financières. Une nouvelle classe de super riches apparaît tandis que des populations entières meurent de faim. Le capitalisme réussit le tour de force de créer des riches dans les pays pauvres et de créer des pauvres dans les pays riches.

Alors, obsolète, l’analyse de Marx sur la paupérisation de la classe ouvrière ? Il serait bon pour son avenir que les gauches d’Europe et de Suisse profitent de ce 25 juillet pour renouer avec une analyse lucide, un discours radical et des actions à la hauteur des enjeux.

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