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Travaux dangereux à 14 ans déjà ?

Le Département fédéral de l’économie envisage de baisser l’âge de protection – actuellement de 16 ans – à 14 ans pour les activités professionnelles à haut risque. Une mesure à laquelle les syndicats ne pourront naturellement pas adhérer. Loïc Dobler *

Comme l’ont révélé les médias, la Commission fédérale du travail étudierait actuellement la possibilité de baisser l’âge minimal requis pour la réalisation de travaux risqués. Pascal Richoz, du secrétariat à l’économie (SECO), confirme qu’une telle mesure est envisagée pour, selon lui, adapter le droit suite à l’adoption du concordat intercantonal « Harmos » ainsi que des modifications des différents plans d’étude. En réalité, toujours selon les propos de M. Richoz relayés dans la presse, de plus en plus de jeunes termineraient leur scolarité bien avant l’âge de 16 ans. Ces derniers n’auraient ainsi pas accès à plusieurs formations. La faute à une réglementation prétendument trop rigide.

Ainsi donc, l’administration fédérale serait prête à mettre en péril la protection de jeunes (pour ne pas dire d’enfants) pour quelques situations qui paraissent a priori très marginales. Que l’on veuille changer la législation en la matière paraît dès lors pour le moins extravagant.

Mais surtout, cette proposition pose une vraie question de fond quant au monde du travail que notre société souhaite. Autoriser des jeunes de 14 ans à réaliser des travaux particulièrement dangereux pour la santé constituerait un retour en arrière incontestable et inacceptable. Certes, les situations d’échec scolaire existent et prétendre le contraire constituerait une erreur. Mais là où la Confédération se trompe, c’est quand elle tente de résoudre des problèmes de formation par une mesure de précarisation.

Inciter les jeunes en échec scolaire à débuter une formation dont les travaux sont qualifiés de très risqués n’est pas une solution. Il serait plus judicieux que la Confédération, en partenariat avec les Cantons, mette en place des processus permettant une réintégration dans le système scolaire traditionnel. Une autre solution pourrait constituer à préparer, mais toujours dans le cadre scolaire, les jeunes à différentes formations professionnelles. Il ne s’agit pas ici d’un catalogue exhaustif de mesures, mais simplement de démontrer qu’avec un minimum de bon sens, il doit être possible de garantir un avenir professionnel à tous les jeunes sans pour autant les mettre en danger.

Il existe des précédents qui ont conduit à des accidents graves, voire mortels, de jeunes sur des lieux de travail. Le Conseil fédéral devra garder ces situations dramatiques à l’esprit avant de prendre des décisions hâtives et injustifiées en la matière. En tous les cas, la jeunesse syndicom, à l’instar des autres jeunesses syndicales de l’USS, devra rester vigilante sur ce dossier et le cas échéant envisager différentes mesures pour éviter cette modification.

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