UberEats doit respecter les conditions de travail de la CCT Coursiers
La multinationale américaine UberEats, qui offre ses prestations à Genève depuis fin 2018, a annoncé hier son expansion à Lausanne. Jusqu’à présent, le modèle commercial d’Uber n’a pas tenu compte des conditions de travail usuelles dans la branche. Dès lors, les coursiers sont menacés de subir le même sort que les conducteurs de taxi d’Uber: ils travaillent comme faux-indépendants sans assurance-accident, ni assurances sociales. Si Uber veut se distancer de la sous-enchère salariale et du dumping social, il doit introduire une obligation de CCT pour ses coursiers.
Le secteur en pleine expansion est connu pour ses mauvaises conditions de travail en raison de l’absence de conventions collectives. La pression concurrentielle et l’émergence de plateformes fragilisent encore davantage les conditions de travail. Avec la CCT Coursiers, qui entre en vigueur dès le 1er mai 2019, une convention collective de travail s’appliquera désormais à la branche. UberEats est appelé à s’y conformer pour ses coursiers. Faute de quoi, il favorise de mauvaises conditions de travail et la précarité. Dominique Gigon, responsable régional de syndicom en Suisse romande, déclare: «Les partenaires d’UberEats sont également sollicités. En tant que clients, ils doivent veiller à ce que le partenaire commercial – en l’occurrence UberEats – assume sa responsabilité sociale.»
Sans CCT Coursier, la sous-enchère salariale menace
Dominique Gigon souligne: «La numérisation ne doit pas se faire aux dépens des salarié-e-s. Elle doit être conçue avec les individus et pour eux.» Un seuil de tolérance pour les technologies émergentes n’est envisageable que si les intérêts des salarié-e-s sont garantis. Sinon, il faut s’attendre à leur forte résistance et à un discrédit populaire. Avec la CCT Coursier, syndicom offre une opportunité à UberEats de prendre ses responsabilités.