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Un programme radical, vite !

Seulement deuxième au palmarès mondial de la compétitivité, la Suisse peut mieux faire ! C’est en tout cas l’appréciation portée par les libéraux-radicaux. Tandis que l’institut IMD publiait son classement 2014 de la compétitivité des pays, lequel ne laisse pas une marge de progression très grande à la Suisse, le PLR sortait le même jour ses 25 « exigences » de réformes pour renforcer la productivité. Tentant de reconquérir son titre de « parti de l’économie », récemment raflé par l’Union démocratique du centre, le grand vieux parti table visiblement sur une surenchère politique décomplexée. Il a ainsi accouché d’un programme néolibéral pur sucre.

Selon le PLR, « des permis pour toutes les personnes qualifiées et les cadres étrangers dont nous avons besoin en Suisse doivent être accordés sans obstacles bureaucratiques », y compris pour le regroupement familial. Quand bien même un contingentement général de la main-d’œuvre étrangère a été voté le 9 février, le parti n’hésite pas à revendiquer le maintien d’une libre circulation pour les seuls migrants haut de gamme, ceux à forte valeur ajoutée. Que les autres aillent se faire voir ailleurs­.

Les impôts, c’est bien connu, freinent la compétitivité. Le PLR veut donc leur réduction, voire disparition. Il exige la « suppression des droits de timbre sur le capital, sur le commerce de titre boursier et sur les primes d’assurance ». Il veut la « mise en place du système de TVA le plus simple du monde avec le taux unitaire le plus bas de 6 % », refuse évidemment tout impôt sur les revenus du capital « qui entrave la disponibilité de capital-risque » et réclame « la fiscalité la plus attractive » des pays de l’OCDE. La réforme de l’imposition des entreprises doit ainsi être rapidement mise en œuvre. Et pour équilibrer les comptes de l’Etat dans ces conditions, une « diminution des dépenses » est appelée de ses vœux.

Le marché de l’emploi est de même taillé au sécateur. La « suppression des réglementations bureaucratiques favorise le marché du travail » et permet aux entreprises de trouver des « solutions autonomes », par exemple dans le « temps de travail flexible » ou les « postes de travail mobiles », expose l’évangile libéral. Les mesures d’accom­pa­gne­ment à la libre circulation « seraient à réexaminer » et toute extension est « inutile ». La libéralisation de l’agriculture et des horaires des commerces sont nécessaires, tout comme la chute des barrières commerciales et des restrictions à l’import-­export­, tant sur le marché intérieur que sur le plan mondial. Avec un esprit de synthèse magistral, le PLR préconise tout simplement d’« enrayer la compétence économique de l’Etat »…

Si cette caricature de programme ultralibéral ne sera certainement jamais mise en œuvre aussi crûment, sa parution nous rappelle la créativité sans borne des possédants et de leurs représentants politiques. Face à de telles propositions, rester sur la défensive reviendrait de facto à devoir en accepter une petite portion.

Un programme radical de la gauche devient urgent. Mais n’y a-t-il pas bientôt un congrès de l’Union syndicale suisse ?

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