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Une menace pour la « culture de Viscom » ?

L’association patronale Viscom retarde la procédure de déclaration de force obligatoire du CCT de l’industrie graphique.

 

En mai 2013, pratiquement à la fin de la dernière ronde de négociation sur l’actuel CCT pour l’industrie graphique, Viscom acceptait de mauvaise grâce de transmettre au SECO la demande de déclaration de force obligatoire (DFO) pour le nouveau CCT. Ce fut une belle conquête, même si nous en avons payé le prix fort avec la réduction des suppléments de nuit et l’introduction possible des 42 heures hebdomadaires dans les entreprises. Or nous nous étions battus des années durant pour l’obtention de la DFO. En juillet 2013, la machine bureaucratique s’est ébranlée. Nous avons alors dû accomplir un travail considérable. Non seulement parce que nous étions confrontés pour la première fois à ce genre de procédure, mais aussi parce que tous les travaux de préparation reposaient sur nos seules épaules. Mais cela ne nous a pas dérangés et ne nous dérange pas plus aujourd’hui. Car nous respectons l’art. 109, ch. 3a du CCT. Et quand nous signons un accord, nous veillons à sa mise en œuvre.

Viscom joue la montre

Ce qui nous dérange en revanche, c’est l’atti­tude de Viscom, qui joue la montre, alors même qu’il a signé l’accord. Il a tout abord remis en question les articles du CCT qui devaient être déclarés de force obligatoire, puis le règlement de contrôle sur le respect du CCT. Viscom soutient que les mécanismes de contrôle, tels qu’ils sont prévus par les dispositions de mise en œuvre pour la déclaration de force obligatoire d’un CCT, ne sont pas conciliables avec sa perception du contrôle. Parce qu’il ne fait pas partie de sa culture d’entrer dans les entreprises pour veiller au respect du CCT. Mais que cachent donc les entreprises Viscom qui clament fièrement « Printed in Switzerland » ! Peut-être faudrait-il ajouter : « Mais ne nous demandez pas comment ! ».

Des règles qui s’appliquent à tous

Nous avons l’impression qu’il y a erreur sur le scénario. Et nous en avons assez. En Suisse, plus de 80 CCT ont été déclarées de force obligatoire au niveau cantonal ou national – certaines depuis des années déjà. Et nous avons du mal à imaginer que d’autres représentations patronales aient fait de telles histoires. Parce qu’elles savent qu’il est utile et indispensable d’avoir des règles qui s’appliquent à tous en matière de conditions de travail, surtout sur un marché toujours plus globalisé régi par la sous-enchère.

Pourquoi Viscom agit-il ainsi ? Cherche-­
t-il un prétexte pour annuler le CCT l’année prochaine et pour saper les acquis avant l’entrée­ en vigueur de la DFO ? Nous sommes convaincus que de nombreux membres de Viscom attendent cette DFO et qu’ils se demandent pourquoi elle n’a pas encore été mise en vigueur.

Au moment où nous écrivions ces lignes, nous ne connaissions pas encore l’issue de la réunion de la commission de Viscom sur la politique patronale, qui s’est tenue le 17 septembre dernier pour faire le point sur la situation. Nous espérons que des progrès auront été accomplis et qu’elle permettra de transmettre enfin le paquet au SECO. Faute de quoi, nous ne resterons pas les bras ballants et ferons tout notre possible pour atteindre notre objectif. Parce que nous prenons au sérieux le partenariat social. Et parce que nous avons aussi notre culture. Celle de respecter les accords convenus.

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