« Urgence climatique, urgence sociale, urgence de justice »
Discours de Pierre-Yves Maillard, président de l’Union Syndicale USS
Ce printemps, la jeunesse de certains pays retrouve le chemin de la mobilisation et son mouvement a une dimension impressionnante. La disparition des espèces animales, le réchauffement climatique, la pollution de ce que nous mangeons et de l’air que nous respirons ne sont plus vécus comme des fatalités. Cela renforce la dimension politique de ces phénomènes. Cela signifie que le système économique fondé sur l’accumulation de capital et la libéralisation des marchés qui crée ces phénomènes désastreux est désormais largement mis en cause. Il n’est plus considéré comme le seul possible. C’est même le contraire. Des couches importantes de la population pensent même que sa pérennité est impossible. De moins en moins de monde pense qu’ « il n’y a pas d’alternative ». Dès lors, un débat sur les fondamentaux de notre organisation économique devient à nouveau possible.
Les ambiguïtés, les hypocrisies, le caractère inutilement anxiogène de certaines postures ne manquent pas dans ce mouvement. Mais il a le mérite essentiel d’élargir le champ du débat politique et de nous sortir du fatalisme et de la résignation. Il politise et mobilise les jeunes et de nouvelles couches de la population, il exerce une nouvelle pression sur les puissants. Le sentiment d’urgence climatique qui saisit le jeunesse est positif et réjouissant.
Ce qu’il faut maintenant, c’est que progressivement, ces milliers de jeunes inquiets pour la nature et le climat soient présents aussi dans les cortèges du 1er Mai ou dans les autres actions des syndicats. Parce que l’époque que nous vivons n’est pas seulement marquée par l’urgence climatique. Il y en a une autre que nous connaissons bien et qu’il faudra aussi affronter sinon nous ne pourrons rien faire de décisif pour le climat : l s’agit de l’urgence sociale.
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