La commission du Conseil des États ne prend pas au sérieux les inquiétudes de nombreux retraités et retraitées
Initiative AVSplus: l'USS commente la décision de la CSSS-E
La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des États (CSSS-E) ne prend pas au sérieux les inquiétudes de nombreux retraité(e)s et refuse lamentablement une hausse des rentes de toute urgence nécessaire, comme le propose l’initiative populaire AVSplus. Sa majorité ne veut pas savoir que l’actuel niveau des rentes est insuffisant pour les personnes à bas ou moyen revenu, notamment de nombreuses femmes. Et elle est prête à accepter qu’à l’avenir, encore plus de retraité(e)s dépendent des prestations complémentaires.
La situation des personnes sans 2e pilier ou dont le 2e pilier est extrêmement modeste devient précaire. C’est surtout vrai pour les femmes, mais aussi pour les salarié(e)s qui prendront leur retraite ces 15 prochaines années. Ces dernières années, ils ont dû subir des coupes dans leur prévoyance professionnelle (2e pilier). Ceux qui souffriront le plus sont avant tout les travailleurs et travailleuses âgés qui, après avoir perdu leur emploi, n’en retrouvent plus, perdant les années de cotisation les plus importantes et condamnés ainsi à toucher une piètre rente du 2e pilier.
Mais les salarié(e)s dont la carrière professionnelle a été normale ne roulent de loin pas sur l’or. Un électricien dont le dernier salaire se montait à environ 5 000 francs doit se contenter, une fois à la retraite, de moins de 3 500 francs de rente (1er et 2e piliers). Et la vendeuse qui gagnait tout juste 4 000 francs devra même se satisfaire de moins de 3 000 francs. Pour elle aussi, le mandat constitutionnel selon lequel les rentes des 1er et 2e piliers doivent permettre de « maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur » n’est pas rempli.
Contrairement à ce que prétend la CSSS-E, le rapport coûts-avantages de l’initiative est bon. La rente AVS est la principale source de revenu pour beaucoup de personnes âgées. Pour elles, avoir 200 francs de plus par mois dans le porte-monnaie (350 pour les couples) représente un allégement substantiel. De plus, augmenter les rentes AVS est une mesure bien plus efficace que gonfler le 2e pilier. L’adaptation, depuis longtemps nécessaire, des rentes AVS aux salaires réels peut également être financée. Des quatre milliards de francs estimés que coûterait l’amélioration des rentes, deux seraient déjà couverts avec un impôt national sur les successions. Il serait possible de couvrir 2,2 milliards supplémentaires si l’impôt sur le tabac allait directement et intégralement dans la caisse de l’AVS sans passer par celle de la Confédération. Les pourcentages de salaire prélevés, qui n’ont pas été relevés depuis 1978, ne devraient pas être tabous. 0,6 % de salaire devrait suffire pour couvrir les besoins supplémentaires.
Si après la CSSS-E, le plénum et, plus tard, le Conseil national, maintiennent cette ligne, l’Union syndicale suisse (USS) et ses partenaires mettront tout en œuvre lors de la votation populaire pour que les personnes dépendantes des prestations complémentaires ne soient pas toujours plus nombreuses et qu’après des années de stagnation, les rentes s’améliorent enfin à nouveau de manière appréciable. Pour les citoyen(ne)s, ce qui sera déterminant, c’est le montant qu’ils pourront compter toucher sous forme de rente. (USS)