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La démocratie suisse a besoin de médias de meilleure qualité

Il n’y a pas de démocratie sans médias forts et critiques. Ils contribuent à la formation de l’opinion publique tout en contrôlant les puissants . Cette fonction essentielle des médias est toutefois compromise. Par le passé, les éditeurs finançaient le journalisme grâce aux annonces imprimées. Aujourd’hui, les budgets publicitaires migrent vers l’Internet. Des groupes de médias quasi monopolistiques comme Tamedia ou Ringier en profitent avec leurs places de marché en ligne. Mais la plus grande part se prennent les géants de l’internet tels que Google, Amazon et Facebook.

La qualité massacrée

Depuis 2011, les journaux et les magazines ont supprimé un poste sur cinq. Plus de 3 400 emplois sont passés à la trappe. De nombreux professionnel. le.s des médias ont rejoint la communication d’entreprises et de l’administration. L’économie et la politique contrôlent désormais les informations– au lieu du contraire.

Les professinnionnel.le.s des médias de syndicom veulent inverser ces tendances. Ils ont rédigé un document sur les orientations qui s’imposent en matière d’aide aux médias. Les subventions publiques doivent promouvoir le journalisme et non les bénéfices des actionnaires. Seules les entreprises qui ont conclu une CCT pour leurs rédactions ou qui sont affiliées à une CCT par leur association de branche doivent recevoir une aide. C’est la principale exigence du document. Une CCT assure des conditions de travail décentes et des salaires équitables. Ce sont des conditions préalables à la qualité du journalisme.

Une grande partie de la population utilise encore les médias imprimés régionaux pour s’informer. Dans le même temps, ce support médiatique est soumis à une forte pression économique. C’est pourquoi syndicom exige d’augmenter l’aide indirecte à la presse locale et régionale de 30 à 50 millions de francs. Cela permettrait de réduire les tarifs de distribution pour les publications imprimées dont le tirage est de 1000 à 40 000 exemplaires.

Les médias en ligne jouent un rôle de plus en plus important dans la diffusion de l’information. Lorsqu’il existe un intérêt public, les pouvoirs publics peuvent contribuer au financement de cette forme médiatique. A cette fin, la Confédération devrait d’abord utiliser l’excédent non réparti de la redevance de radio-télévision. Les 50 millions de francs par an proposés par le Conseil fédéral constituent un bon point de départ.

Socialiser l’ATS

La Suisse a besoin d’une agence de presse trilingue qui couvre la politique, l’économie, la culture, le quotidien et le sport dans tous les cantons. L’actuelle agence de presse Keystone- ATS présente cependant un défaut de conception: elle appartient aux grands éditeurs (et à la SSR), qui sont à la fois ses clients. En tant que propriétaires, ils exigent des bénéfices. En tant que clients, ils font simultanément pression sur les tarifs. La qualité souffre de cette situation. Il faut dès lors un changement de construction: une agence de service public doit être auc mains d’une fondation publique, contrôlée pour moitié par la Confédération et les cantons, d’une part, et par les acteurs médiatiques, d’autre part (éditeurs, stations de radio, chaînes de télévision et employé-e-s). Il faut mettre un terme à l’absorption des bénéfices et à la pression destructrice aux économies des actionnaires.

De telles mesures permettront de créer un paysage médiatique qui fournit des informations à la population selon des critères journalistiques.

Marco Geissbühler und Stephanie Vonarburg

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