
En janvier, syndicom a lancé un sondage auprès des employé-e-s de sykguide avec le comité de branche Sécurité aérienne, afin d’identifier des questions concrètes sur leur situation de travail.
Le résumé des résultats

Presque tous les participant-e-s (98%) sont d’accord avec la prolongation de la CCT sans modifications. Les 2% qui s’y sont opposés ont à cœur que la CCT comporte des réglementations sur le télétravail pour l’après-crise du coronavirus. Par ailleurs, le congé paternité devrait lui aussi être rediscuté. Une autre proposition consiste à prolonger la CCT uniquement par périodes d’un an.

25% de l’insatisfaction avec l’actuelle mise en œuvre du YEA résulte du fait que le système se base sur une évaluation souvent très arbitraire et subjective. La plupart du temps, l’évaluation ne repose pas sur des faits, mais sur des informations de tiers, ce qui la rend très opaque.
Par ailleurs, 25% des sondé-e-s considèrent comme problématique que l’évaluation AA ne soit pratiquement jamais attribuée. Cela tient au fait que des arguments accompagnés de motifs doivent être fournis pour une évaluation AA. En outre, les employé-e-s ne sont pas motivés à obtenir la note AA, car elle ne donne plus lieu à une indemnité. Enfin, la direction refuse les évaluations AAA (même si les responsables d’équipe et de départements s’engagent en ce sens).
23% des sondé-e-s considèrent le processus du YEA comme un alibi et le trouvent inutile.
D’autres raisons de l’insatisfaction (15%) résident dans le processus trop lourd et trop compliqué, qui occasionne inutilement des coûts. En outre, 11% des sondé-e-s estiment qu’aucune discussion sur l’évaluation n’est possible. L’avis des employé-e-s ne compte pas. Il est proposé que les employé-e-s puissent aussi évaluer leurs supérieur-e-s hiérarchiques, sans avoir peur de devoir essuyer des revers.

Plus d’un quart estime que le YEA sert à établir un bilan professionnel avec les supérieur-e-s hiérarchiques. Quant à 25% des personnes interrogées, elles considèrent le pilotage de la masse salariale comme le principal but du YEA. Presque une personne sur cinq ne voit aucune utilité dans le YEA, considéré comme un pur gaspillage d’argent. Seulement 17% des sondé-e-s pensent que le YEA a pour objectif de promouvoir les employé-e-s. Plus d’une personne sur dix y voit un moyen de sanctionner les employé-e-s.

Un tiers des sondé-e-s se préoccupent en particulier de la situation financière et des mesures d’économie annoncées par skyguide, car elles peuvent selon eux déboucher sur des réductions salariales et des licenciements. 17% s’inquiètent des conséquences du coronavirus: la branche souffre de la pandémie et beaucoup craignent pour leur emploi. Un autre gros souci, qui tracasse 14% des sondé-e-s, est le manque de leadership des supérieur-e-s hiérarchiques: la compétence et le savoir font défaut, aucune stratégie claire n’est suivie, et les mesures d’économie interviendraient au mauvais endroit.
9% des personnes interrogées se font du souci pour l’avenir de la sécurité aérienne et de skyguide. 8% d’entre elles mentionnent le mauvais traitement du personnel: on se montre désagréable avec les employé-e-s. Ils ne sont plus considérés comme des êtres humains, mais comme des ressources. 6% d’entre eux s’inquiètent de travailler souvent sous forte pression, car du travail supplémentaire est généré du fait qu’il y a moins d’employé-e-s.

Une chose est claire: personne ne souhaite accomplir davantage de service de piquet. Plus de la moitié des sondé-e-s dans cette situation sont toutefois satisfaits. Près d’une personne sur cinq est pourtant à bout et n’arrive pratiquement plus à récupérer. D’autres se plaignent que lorsque le service de piquet est effectué un jour de libre, ce n’est pas vraiment un jour de congé. Ou que le service de piquet est couvert par un nombre insuffisant de personnes.

Plus d’une personne sur cinq accomplissant du service de piquet souhaite davantage de cours et d’entraînement. Ce souhait est suivi par les deux autres requêtes: «Meilleurs outils» (18%) et «Plus d’indemnité» (17%). Les groupes récoltant 11% souhaitent respectivement plus de temps de récupération, moins de service de piquet et plus d’échange entre les collègues. 4% ne veulent plus accomplir du service de piquet.

Plus de la moitié des personnes accomplissant du service de piquet apprécient la bonne collaboration au sein de l’équipe et l’esprit d’équipe. 6% des sondé-e-s trouvent que les employé-e-s se montrent engagés. Six autres pour cent ont mentionné que le service de piquet est bien réglé. Enfin, pour les six pour cent restant, le télétravail fonctionne bien.
Qu’est-ce qui fonctionne mal?
Concernant cette question, les sondé-e-s estiment qu’il y a un potentiel d’amélioration pour les thèmes suivants: communication interne, planification, équipe de piquet de taille trop petite, personnel réduit à des catégories, outils et dépenses élevées.

La majorité (43%) suppose que le travail deviendra plus exigeant ces cinq prochaines années, car de nouveaux systèmes et de nouvelles technologies requièrent des formations continues permanentes. Presque une personne sur cinq s’attend à devoir s’occuper de davantage de systèmes à l’avenir. 14% prévoient un échange accru avec de nouveaux partenaires (externes). Seulement 9% des personnes interrogées pensent que le service de piquet sera externalisé. Un très petit pourcentage (6%) ne voit aucun changement pour l’avenir.